Frontière
Je me ruais à cent à l’heure vers la frontière
En respirant l’odeur aride de la poussière
D’un nez que je m’étais coincé dans le guidon
C’est quand je la vis qu’j’ai compris qu’elle était bidon
Donc les mètres de devant valent bien ceux de derrière
Il parait qu’à gauche et à droite y’a l’paysage
Visiblement mes lunettes m’chevauchent pas le visage
Alors je laisse la bécane dans ses ornières
Et je marche
Au hasard
Et je cours
N’importe où
C’est pas les ampoules qui éclairent mes pas
Pourtant une lumière grésillante m’attire près d’elle
De papillon vir’voltant au-dessus des motels
Clarté d’un frigo câliné par un pipal
Je l’ai ouvert assis devant en tailleurs
Le froid m’a ensommeillé j’étais ailleurs
Fermer la porte m’a pris quarante-huit jours et d’mi
J’ai dégivré… et j’ai vomi
Et je marche
Au hasard
Et je cours
N’importe où
Au loin y’a une pyramide mais j’y crois pas
On m’y reprendra mais l’mirage a des appâts
Principalement que c’est pas lisse sur l’horizon
Encore Maslow qui veut me mettre en prison
Que de richesses sous toutes ces idoles branlantes
Quelle fortune d’enfin y mettre la main
Hélas les anguilles sous les roches chatoyantes
M’ont craché au visage tout leur venin
Et je marche
Au hasard
Et je cours
N’importe où
Et je marche
Au hasard
Et je cours
N’importe où